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3 questions à… Marie Didier-Laurent, facilitatrice d’intelligence collective

« Ce qui est clair, c’est que je me considère vraiment facilitatrice d’intelligence collective. Pour moi, ce mot résonne à fond. Après, on le sait tous, dans ce mot, il y a beaucoup de couleurs et de différences entre les gens. »

Elle a longtemps bossé pour différents cabinets, en France et à l’étranger. Puis a récemment sauté le pas et s’est installée comme facilitatrice indépendante. Marie a accepté d’inaugurer notre nouvelle rubrique « 3 questions à… » et rien que pour ça, on la remercie. Du fond du coeur.

L’essence de son métier désormais : appliquer la facilitation d’intelligence collective au service de grandes transformations, dans une entreprise ou dans une équipe. « J’ai quand même beaucoup accompagné le changement dans les entreprises tout au long de mon parcours. »

Peux-tu nous parler de ton approche  ?

« Je ne crois pas que l’événement collaboratif en lui seul suffit. Dans ma pratique, j’ai une approche long terme : faciliter l’engagement pérenne des équipes. Comment est-ce qu’on accompagne après un événement qui a fait monter les énergies ? Comment est-ce que dans la durée, on va faciliter l’intégration des apprentissages que l’on a eu pendant une, deux voire trois journées ? Comment est-ce que ça, ça va s’intégrer dans notre quotidien, comment on donne le rythme ? Car ce n’est pas parce qu’on a dit quelque chose un jour que cela va forcément être fait…

Donc l’idée, c’est de me demander quel rythme je me fixe pour revenir dessus collectivement. On s’était dit qu’au bout de trois mois, on en serait là. Mais où en est-on vraiment ? Qu’est ce qu’on a appris depuis ? Ça change peut-être quelque chose par rapport au cadre qu’on avait monté ensemble. 

Donc voilà, je dirais que je suis facilitatrice de moments collaboratifs forts mais au service d’une transformation pérenne. Il y a aussi dans mon métier un côté facilitation de l’engagement des collaborateurs en dehors des moments collectifs. »

Qu’est-ce qui te met en mouvement dans ton métier ?

« Moi, ce qui me fait bouger, c’est mon client… Ou plus exactement c’est la résonance et les échanges avec lui, le fait qu’on arrive ensemble à créer quelque chose pour le collectif qui fasse vraiment sens. C’est cette co-construction qui me fait bouger. 

Même quand je vais voir mon client, je ne suis pas en posture haute “je vais te dire comment faire du collaboratif”. Ensemble on va définir ce que ce que ça veut dire collaboratif pour lui.

Quelque part, pour moi, la posture de facilitation est partout. Et avec mon client, on va découvrir ensemble le fait de juste parler ensemble, comment ça va nous faire monter dans les tours et comment ça va nous aligner, comment on va créer une dynamique superbe pour ton équipe. 

C’est ça qui me fait bouger. »

Et qu’est-ce qui te fait vibrer ?

« En fait, dans un monde idéal, mon travail doit générer du bonheur chez les autres. Il doit créer du bien-être dans leur travail à eux. Quand on travaille une transformation en entreprise, on ne le fait pas pour les embêter, les mettre dans des boîtes ! On le fait parce que si on le fait bien, chacun trouvera sa place ; ça ouvre des champs de discussion où les gens peuvent découvrir la valeur qu’ils ont, comment ils peuvent contribuer à la résolution de tel ou tel problème. Et en contribuant, on se sent mieux en fait, on retrouve le sens du travail.

Donc quand je rentre dans une entreprise, j’ai juste envie de les aider en fait. Mon coeur dit ça “Laissez-moi vous aider. Dites-moi seulement comment faire.“

Tu sais comme dans cette série sur Netflix, « New Amsterdam ». Le Dr Max Goodwin prend la direction d’un des plus vieux hôpitaux des États-Unis et son leitmotiv auprès de ses équipes est : « How can I Help ? » Ne me regardez pas, je ne vais pas vous donner la réponse, dites-moi où vous voulez aller et comment je peux vous aider à y aller. 

J’aime beaucoup cette phrase. Et je me souviens, ça m’a beaucoup marquée, il y a trois ans., une équipe pour laquelle je travaillais est rentrée dans une énorme phase de douleur. On était en réunion avec ses managers et là, le client se retourne vers moi « Mais tu veux dire quelque chose, Marie? » Et je lui ai répondu « moi, en fait, je veux juste vous aider… »

Dites-moi ce dont vous avez besoin et on va le faire ensemble. Et oubliez tous les concepts de « moi en tant que facilitatrice je fais ça ». Dites-moi comment je peux vous aider, et vous savez quoi ? On va le faire… »

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