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Les communautés de facilitateurs internes : ces alliées stratégiques (encore trop discrètes) de la transformation des organisations

Combien de transformations échouent encore, non pas faute de moyens, mais faute d’adhésion ?

Combien de collaborateurs perdent leur temps précieux et leur énergie dans des réunions qui tournent en rond ?

Et si la clé se trouvait déjà à l’intérieur des organisations, là où des femmes et des hommes cultivent un art encore trop méconnu : la facilitation.

Cet article est une synthèse du webinaire que j’ai eu le plaisir d’animer pour la communauté IAF France le 17 septembre 2025, consacré aux communautés de facilitateurs internes. 

La conclusion est dans le titre de cet article : ces communautés sont un levier stratégique majeur pour réussir les nombreuses et nécessaires transformations en cours dans les organisations.

Je vous partage quelques constats complémentaires :

Deux modèles, une même ambition

Partout, des organisations comme Decathlon, France Travail, Crédit Mutuel Arkea, ADEO, Orange, Renault, Airbus, Schneider Electric ou encore la métropole de Montpellier ont déjà franchi le pas.

Certaines l’ont fait en mode informel, portée par la passion et l’initiative individuelle : un mouvement bottom-up qui émerge là où la culture est déjà propice à la coopération.

C’est le cas réussi chez Decathlon. 

D’autres l’ont fait en mode formel, top-down, avec mandat, budget et reconnaissance officielle.

C’est le cas réussi chez Crédit Mutuel Arkea.

Dans les deux cas, la finalité est la même : faire vivre la collaboration au quotidien et permettre aux collectifs de retrouver leur pouvoir d’agir.

Des bénéfices visibles et invisibles

Pour les facilitateurs eux-mêmes, ces communautés sont un espace d’apprentissage accéléré, de sortie de l’isolement et de démultiplication de l’impact individuel.

Pour l’organisation, elles sont un accélérateur de transformation culturelle : elles diffusent les bonnes pratiques, renforcent l’engagement et internalisent des compétences qui réduisent la dépendance externe.

Bref, là où la facilitation circule, l’intelligence collective se déploie.

Les conditions du succès

Les retours d’expérience convergent : une communauté prospère quand elle réunit …

  • Une pratique réelle et régulière de ses membres – même si les niveaux d’engagement  d’un facilitateur à un autre seront inévitablement très disparates. 
  • Des promoteurs internes, qui croient sincèrement à la démarche – la communauté doit trouver des alliés, qui lui donneront de la visibilité et de la puissance. 
  • Un cap clair et partagé – à construire par l’équipe cœur de la communauté
  • Des interactions fréquentes et de qualité – à organiser par la communauté pour la communauté.
  • Un espace de confiance – une intention pour ses membres au-dessus de toutes les autres : grandir ensemble.  
  • Une ouverture vers l’extérieur, pour nourrir l’inspiration – connexion avec des communautés de facilitateurs internes d’autres organisations et formations approfondies pour continuer de progresser.   

En résumé, la communauté doit être vivante et perméable.

Rendre visible l’impact

C’est le grand défi : mesurer et rendre visible l’impact concret de ces communautés.

Tant que leur contribution restera sous le radar, ou sera seulement commentée autour de la machine à café, les dirigeants continueront de voir la facilitation comme une initiative sympa, et non comme un levier stratégique.

Pour y parvenir, il convient de mettre en place des routines pour mesurer et chiffrer les impacts des interventions de cette communauté interne :

  • Taux de satisfaction
  • Témoignages clients internes
  • Gain de temps estimé 
  • Coût estimé économisé 

À l’heure où l’intelligence artificielle bouscule nos repères, ces communautés de facilitateurs internes représentent un rempart humain : elles réapprennent aux organisations à coopérer, à écouter, à se projeter et à s’adapter ensemble.

Et un jour, ces bénéfices n’auront plus de prix. 

Et maintenant ?

Pour IAF France, et toutes ces communautés de facilitateurs internes, je propose trois pistes d’actions collectives :

1. Recenser et mieux caractériser les communautés existantes. 

2. Partager les réussites de ces communautés au grand jour. 

3. Organiser un événement collectif pour célébrer et renforcer leur visibilité.

La facilitation interne est à l’œuvre dans bien des organisations et il est temps maintenant de rendre la visible, reconnue et stratégique.

Article écrit par Jean-Philippe Poupard

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